- La culture sahraouie III -
Musique et chants traditionnels
LES RYTHMES
Cinq rythmes principaux la composent et chacun est le reflet de l'âme et de la vie, des sentiments d'amour,
de joies ou de peines, du travail, des évènements et de l'environnement.
Rythme lent et cadencé de la marche du dromadaire, rythme joyeux des fêtes et des mariages, chants mélodiques
des femmes restées seules aux campements pendant que les hommes sont partis garder ou rassembler les troupeaux,
tous puisent leurs significations dans les traditions ancestrales
1 - Rythme GUEDRA
C'est aussi le nom de l'instrument de musique traditionnel à percussion, composé d'une peau de chèvre tendue sur un corps creux en poterie.
Le "pot de cuisine" ou "chaudron de cuisson" dont il est issu est un hybride des tambours par percussion utilisés en Afrique et au Proche Orient.
Le nom désigne aussi la danse rythmée par cette instrument et même le danseur qui l'exécute.
Joué en général par les femmes il commence lentement, rappelant le pas du dromadaire et s'accélère progressivement jusqu'à l'arrêt.
C'est sans doute le rythme le plus développé et le plus utilisé aussi bien aux campements la journée, avant le déjeuner, que lors des fêtes et des cérémonies de mariage
A ces occasions, les femmes revêtent alors leurs costumes traditionnels.
2 - Rythme CHAMERA
Littéralement " remonter les manches ".
Joué juste après le coucher du soleil par les jeunes hommes non encore mariés disposés en cercle autour des jeunes filles assises.
C'est sans doute le rythme le plus développé et le plus utilisé aussi bien aux campements la journée, avant le déjeuner, que lors des fêtes et des cérémonies de mariage
Celles-ci se redressent progressivement sur les genoux puis debout au rythme de la GUEDRA, jouée avec deux bâtons recourbés à leurs extrémités.
Les hommes ont revêtu leurs gandouras ouvertes appelées JABADOR ou DARÂ et porte le Cheich.
C'est l'occasion alors pour les prétendants de lever la MELHFA noire qui drape la tête et le haut du corps de leurs préférées.
3 - Rythme SAFE (prononcé Sof)
Danse rythmique sans instrument, qui succède à la CHAMERA et précède le dîner.
Hommes et femmes se font face, debout et alignés côte à côte.
Les hommes débutent le chant en frappant des mains et les femmes répondent.
Le rythme s'accélère progressivement et les corps ondulent d'avant en arrière et sur les cotés se laissant aller à une transe collective tout en conservant les distances imposées entre les deux groupes.
4 - Rythme " TBAL " ou GUITARE
L'instrument traditionnel à corde, le TBAL, a été remplacé récemment par la guitare d'où son deuxième nom.
C'est un rythme de danse joué le soir, après le dîner mais aussi lors de la deuxième nuit de la cérémonie du mariage.
Une rangée d'hommes et de femmes face à face et le joueur de Tbal à une extrémité forment un " U " qui délimite l'aire de danse.
Une rangée d'hommes et de femmes face à face et le joueur de Tbal à une extrémité forment un " U " qui délimite l'aire de danse.
Les jeunes prétendants célibataires offrent préalablement à l'élue de leur cœur argent ou bijoux et l'invite à la danse.
Parmi les spectateurs, certains improvisent des vers, repris par les musiciens. Les thèmes concernent l'amour mais aussi la vie
de la tribu et des évènements propres aux familles des mariés.
Le traditionnel thé nomade est préparé et offert aux musiciens et aux spectateurs.
5 - Rythme THIN (prononcé Taine)
Equivalent du " Bœuf " ou de la " Jame session " du Jazz, il pourrait se traduire par :
" le plaisir de faire de la musique ensemble ".
Ces chants rythmiques meublent les veillées après le dîner mais aussi la première nuit des cérémonies de mariage.
Accompagné par le TBAL, hommes et femmes, d'abord accroupis face à face se lèvent progressivement
sur les genoux, frappant des mains, bras tendus.
Les corps sont animés de mouvements de balancier allant crécendo au rythme de la musique et pouvant
aboutir à une transe collective.
Les femmes sont drapées de la MELHFA qui recouvre aussi leurs mains.
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